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Nous nous sommes rendu à Isneauville, en Seine Maritime, sur le point de chute d'un avion allemand tombé avant la libération, c'est à dire quelques semaines ou quelques jours avant le 25 ou 26 Août 1944.   Mr Marc, témoin du crash, nous indiqua avec précision l'endroit ou était tombé l'avion. "Il est tombé à la verticale, son moteur hurlait" raconta le témoin dont le souvenir de ce jour était encore bien vivace. Les détecteurs sonnaient effectivement bien à l'endroit indiqué mais les premiers coups de pelle exhumèrent un vieux bidon de 200 litres...  et un sac d'engrais en plastique ! Nous étions à l'évidence sur un dépotoir. Une fois ces détritus enlevés, le passage du détecteur n'indiquait plus grand chose de significatif. L'endroit aurait-il été nettoyé ?  C'est ce que pensent les plus pessimistes d'entre nous. Quoi qu'il en soit, la pelleteuse est la et nous continuons donc notre recherche. A environ un mètre de profondeur le godet accroche une pièce métallique. Quelques instants plus tard, une pale d'hélice, bien oxydée, est retirée du trou. "je savais qu'il était encore la" nous dit Mr Marc. 

La pelleteuse sur le point de chute, à la lisière du bois. Les premiers coups de godet exhument un vieux fut de 200 litres et un sac d'engrais en plastique !

La pale d'hélice sortie de terre. Elle est très oxydée et ne peut nous indiquer à quel type d'avion elle appartient.

A partir de ce moment la, nous trouvons de nombreux morceaux de carlingue. Une jambe d'atterrisseur, dont le chrome de l'amortisseur est encore en bel état, nous indique le type de l'avion: un Messerschmitt 109.

Certains morceaux de l'avion sont très bien conservés comme le montre cette tôle encore recouverte de sa peinture et quelques marquages.

 Une partie de la jambe de train du 109. Remarquez le bon état du chrome malgré plus de 60 ans sous terre !

La fouille continue. Le lieux du crash à la lisière de la foret ne nous facilite pas la tâche. Grégory, aux commandes de son engin, fait des prouesses pour ne pas abîmer les arbres alentours. Il fait un palier pour pouvoir descendre plus bas. L'avion, piquant à pleine vitesse s'est enfoncé très profondément dans la terre. Juste avant midi, nous sortons un radiateur. C'est assez rare de sortir des pièces d'ailes. En général, ces morceaux reste en surface lors d'un crash. Puis c'est au tour de la roulette de queue de revoir le jour. elle est en bon état et l'inscription de la pression de gonflage du pneu est encore bien visible sur la tôlerie qui l'entoure. Malheureusement, cette roulette en magnésium, se détériorera très rapidement malgré le soin que nous prenons en la nettoyant.

La fouille est très profonde !

le radiateur du Me109.

La roulette de queue à sa sortie de terre.

le marquage de servitude est très visible.

A plus de 4 mètres de profondeur, nous trouvons quelques morceaux de culasse, un canon MG151-20 complètement tordu... et la poignée du manche à balais enveloppée dans la tôle du siège du pilote !!!

Un morceau de culasse et le canon MG151. Ci-dessous, la poignée du manche à balais enroulée dans la tôle

Après avoir traversé une couche de marne, les derniers morceaux de l'avion sont exhumés. Il s'agit de grosses pièces du moteur qui ont traversé la couche pierre à plus de 5 mètres de profondeur. La vitesse du Messerschmitt pendant sa chute devait être vertigineuse pour s'enfoncer si profond. Les restes du DB605 et le moyeu d'hélice seront les dernières pièces retrouvées. 

Les restes du carter du DB605

Le moyeu d'hélice du 109.

Mr Marc, témoin de la chute du Me109, pose avec la pale d'hélice retrouvée.

Et le pilote ? D'après les témoignages recueillis, en particuliers par les voisins du site, nous en savons un peu plus. Le pilote, touché au cours d'un combat aérien avec un Spitfire sauta en parachute abandonnant son avion qui piqua au sol. Au cours de sa descente, il fut blessé par des tirs d'armes individuelles de soldats allemands qui croyaient que c'était le pilote anglais qui avait été descendu.  Ils ont du passer un sale quart d'heure... !  Nous n'avons pas encore pu identifier le pilote et son unité car la date de la chute n'est pas connue précisément. 

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